Communiqués de presse gestion du risque requins à La Réunion


Communiqué de Presse 8 juin 2015

Pour la journée des océans, la France relance le massacre des requins à la Réunion 

Au lieu de protéger l’océan et les richesses de la réserve nationale marine de l’île de la Réunion, l’État dépense des millions d’euros d’argent public pour éliminer les requins des eaux réunionnaises. Face à la désinformation entretenue par les responsables et le Comité Régionale des Pêches Maritimes qui mènent des opérations opaques, inefficaces et dangereuses pour la population, le collectif des associations* souhaitent rétablir quelques vérités.

Depuis 2011, environ 3 millions d’euros ont déjà été distribués à quelques acteurs locaux pour « sécuriser » les eaux réunionnaises. Des caricatures de programmes scientifiques, dont on ne peut obtenir les protocoles, ont été lourdement subventionnées. Le plus scandaleux et grotesque d’entre ces programmes est Cap Requin et l’invention par le Comité Régional des Pêches des « drumlines effaroucheurs de requins ». Il s’agit de gros hameçons avec des appâts supposés faire peur aux requins, mais qui ont renforcé le risque en attirant les requins du large vers les zones balnéaires. Malgré les promesses faites concernant le « zéro risque pour les prises accessoires », des espèces non ciblées, parfois menacées, sont tuées, sans aucun accès aux informations sur ces prises. La mise en danger est donc accentuée à la fois pour les humains et pour la biodiversité, le tout financé par l’argent public.

Par ailleurs, bien que ce programme de pêche des requins ait été mis en place depuis janvier 2014, il y a toujours des accidents dont deux mortels en 2015! Cela prouve bien l’inefficacité et la dangerosité de ce programme ! Et aussi que les accidents ne sont pas du fait des associations de protection de l’environnement qui contestent le bien-fondé de l’élimination des requins, ainsi que la mise en cause de la Réserve Marine, et qui pourtant ne cessent d’être accusées d’être responsables des accidents, insultées, et menacées.

Prédateurs nécessaires à la vie marine, les requins se raréfient. Leur pêche est pourtant lourdement subventionnée à La Réunion, alors que leur consommation y est interdite à cause du risque d’empoisonnement mortel par les carchatoxines et ciguatera.

Les accidents de requins qui sont de plus en plus médiatisés, masquent les vrais dangers que l’on évoque à peine: rejets de déchets en mer, urbanisation, inefficacité des stations d’épuration qui attirent les requins-bouledogues près des côtes… Plus grave, le non-respect des règles de sécurité et de bon sens par certains usagers de la mer remettent en cause les mesures de précautions prises par les autorités.

Pour diminuer le risque requin, les vraies solutions seraient :

  • D’une part de ré-établir l’équilibre écologique et de renforcer la Réserve Marine à cette fin,
  • d’autre part d’apprendre et accepter les règles de l’écosystème marin, comme on apprend les règles de la route et de la ville sous peine d’y être tué très rapidement !

Apprendre et respecter, le seul moyen de trouver une harmonie entre activité balnéaire et vie sauvage marine.

*Les associations signataires : ASPAS, Longitude181, Vagues, Tendua, Requin intégration, Sea Shepherd France et Sauvegarde de requins


Communiqué de Presse 9 sept 2014

 

Demande d’arrêt immédiat des programmes Cap Requin et Valo Requins

 Le collectif des associations ASESB, ASPAS Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181, Requin Intégration, Sauvegarde des requins, Sea Shepherd, Tendua, Vague,  a adressé il y a quelques jours à M. Dominique Sorain, Préfet de l’Ile de la Réunion, une lettre concernant les dégâts liés à l’utilisation de filets de pêche type drum line palangre.

En effet, ces derniers jours une baleine s’épuisait devant les plages réunionnaises à trainer un engin de pêche de type drum line (ligne à requins) ou palangre, d’origine inconnue.Cette baleine est condamnée à une lente agonie si cette situation dure ne serait-ce que quelques jours.

L’effort de trainer cet engin augmente sa consommation énergétique et l’épuisement de ses réserves énergétiques la condamne à mourir de faim et de fatigue sur le chemin de l’Antarctique, même si elle parvient à terme à se libérer.En effet, les baleines ne se nourrissent pas dans nos eaux tropicales où elles viennent uniquement se reproduire et donner naissance ; elles doivent pour cela retourner en Antarctique, à des milliers de Kms de la Réunion au terme d’un voyage harassant.Une drum line très semblable à celle que tirait la baleine vient d’être retrouvée à proximité. Son propriétaire ne s’est bien entendu pas fait connaître.

Que cette drum line soit officielle ou d’initiative privée, qu’elle soit ou non estampillée Cap Requin, qu’elle soit ou non la drum line concernée, il n’en demeure pas moins qu’une drum line est un piège mortel pour de nombreuses espèces, dont les baleines.En Afrique du Sud, filets et drum lines sont retirés lorsque la migration des sardines amène baleines et dauphins près des côtes.

A la Réunion, trente pêcheurs viennent d’être mandatés, au frais du contribuable, dans le cadre du programme Valo Requin  pour installer des drum lines avec l’objectif de « valoriser » les requins en croquettes pour chiens. On estime sans doute que c’est un juste retour des choses dans une ile qui a déjà été injustement accusée de pratiquer la pêche du requin avec des chiens. En parallèle, dans le cadre du programme Cap Requin le comité des pêches, toujours  au frais du contribuable, s’apprête à installer des lignes à requins à proximité des plages, sous le prétexte d’effaroucher les requins… avec des appâts !

Le collectif  demande donc à M. Dominique Sorain, Préfet de l’Ile de la Réunion, de prendre les mesures nécessaires. Il est important de rappeler les 2 points suivants :

1- L’agence de sécurité alimentaire n’a pas cautionné l’étude ciguatera 2 devenue depuis Valo requins.
2- Les scientifiques se sont retirés du projet Cap requin, ne pouvant cautionner les conclusions farfelues  de ce programme.

Malgré cela l’Etat a lancée à la Réunion une pêche intensive au requin, au risque de tuer aussi des baleines, et bon nombre d’autres espèces menacées comme les tortues, dans le cadre de ces programmes hautement fantaisistes. « Nous permettons respectueusement  d’attirer votre attention, M. Dominique Sorain, sur l’image désastreuse, pour la Réunion et le rayonnement de la France, de l’instauration de ces drum lines :

il en ressortira qu’à la Réunion, on tue des baleines en voulant tuer des requins sous le prétexte  de les «  valoriser » en croquettes pour chiens !
Il est impossible de faire plus caricatural et radical en termes de destruction de l’image de la Réunion dans le monde. »
Le collectif lance un appel à la raison d’une République dont les choix sont fondés sur les acquis de la connaissance et demande l’arrêt immédiat des programmes Cap Requin et Valo Requins.

Communiqué de Presse 24 Février 2014

La mascarade CAP Requin-Ciguatera 2 à la Réunion

Où sont donc passés les requins bouledogues qui infestaient les eaux réunionnaises ?

Le CRPMEM, Comité Régional des Pèches Maritimes et des Élevages Marins, et les promoteurs du programme Cap Requin se glorifient du succès de l’opération dans les eaux réunionnaises. Pourtant cette opération Cap Requin – ciguatera 2, destinée à vérifier si les requins bouledogues sont ou non porteurs de la maladie ciguatera, lancée depuis plus d’un mois, ferait rire, si elle n’était tragique et mensongère.

La ciguatera est une forme particulière d’ichtyosarcotoxisme (du grec ichtyos : poisson, sarcos : chair, toxicon : toxique), c’est-à-dire une intoxication alimentaire par les chairs de poissons contaminés par la microalgue benthique Gambierdiscus toxicus présente dans les récifs coralliens. Elle se développe notamment lors de la destruction de ceux-ci. Le propos de l’étude réunionnaise est de faire une série de prélèvements pour que à la fin de cette série, si les résultats sont négatifs, le préfet puisse autoriser la pêche en vue de la commercialisation pour la consommation humaine. Ceci étant totalement contraire au principe de précaution régissant la sécurité sanitaire alimentaire en vigueur. En effet, il est scientifiquement prouvé que les requins circulent entre Madagascar (zone infectée ayant connu encore récemment des cas mortels d’intoxication) et La Réunion. Donc quand bien même les résultats seraient tous négatifs, il suffirait à l’avenir d’un seul spécimen infecté et péché dans les eaux réunionnaises pour provoquer une intoxication grave de plusieurs dizaines de personnes ! Ces prélèvements sont donc dénués de tout fondement scientifique dans le cadre de la ciguatera.

Financée à grands frais, 160.000 euros dans un premier temps , 250.000 euros pour la suite, par l’Etat, pour capturer des requins bouledogues responsables des accidents et voir si ces requins sont porteurs de ciguatera, CapRequin tourne à la gabegie scandaleuse : un seul requin bouledogue a été capturé malgré un très intense effort pour les attirer avec les appâts les plus attractifs,…  mais 14 autres raies et requins ont été pris. Raies guitares, requins nourrice, requins marteaux… et requins tigre ont fait les frais de ce programme d’élimination des requins . Le bilan officiel à ce jour : – 1 requin bouledogue, mâle, 2,7 mètres (14 février)
- 1 requin tigre, mâle, 3,85 mètres (4 Février)
- 2 requins Tigre, 3,2 mètres et 3,5 mètres, mâles (21- 22 janvier)
- 1 requin marteau 3 mètres, mâle, “prise accessoire” (22 janvier) en passant sous silence les autres captures accessoires raies et raies guitares).

Cela démontre, s’il en était encore besoin, que les eaux réunionnaises ne sont pas infestées de requins bouledogues comme ceux qui veulent les éliminer le clament.

D’autres part les captures ont toutes été faites de nuit, ce qui va à l’encontre de l’un des objectif du programme : arrêter les requins sur leur trajet vers les zones de baignade et de surf pendant la journée pour éviter les accidents…  Cela laisse fortement supposer que les appâts attirent même les requins tigres du large vers la côte, ce qui est un comble pour un programme dit de sécurisation par « effarouchement des requins ».

Plus grave, les responsables du programme agissent dans la plus grande opacité, sans respecter les engagements pris :
– utilisation d’appât maigre pour éviter d’attirer les requins vers les zones de baignades et de surf.
– embarquement d’observateurs indépendants pour contrôler le travail des pêcheurs payés par l’Etat.
L’association Longitude 181 Nature, représentant des milliers de plongeurs et de citoyens, exige :
– l’arrêt du massacre des requins financé par l’Etat sous couvert d’une pseudo étude scientifique ne menant à rien et sans attendre l’avis de l’AFSSA sur la question Ciguaterra.
– les protocoles scientifiques du programme Cap Requin dirigé par le CRPMEM
– la transparence sur l’argent dépensé dans ce fiasco
“Nous espérons toutefois que le requin bouledogue dont la capture a coûté plus de 100.000 euros a été naturalisé et exposé au musée du grand gaspillage des fonds publics !Les escroqueries ont des limites CapRequin, les a largement dépassé !”

François Sarano, Fondateur L181N – Patrice Bureau, Président L181N


Communiqué de Presse 7 juin 2013

 Chasse aux requins : le Tribunal Administratif de La Réunion donne raison aux associations Sea Shepherd, ASPAS et longitude 181*

Suite au dernier accident à la Réunion – qui a coûté la vie à un touriste de 36 ans- Thierry Robert, maire de Saint-Leu avait émis un arrêté municipal appelant à la pêche des requins dans les eaux de sa commune, pourtant classées Réserve Marine Nationale. L’arrêté en question offrait par ailleurs d’acheter aux pêcheurs volontaires, les 40 premiers requins, au prix de 7 euros le kilo – soit près de 2000 euros pour un requin de 300 kilos, aux frais du contribuable.

Sans grande surprise, le Tribunal a invalidé aujourd’hui cet arrêté soulignant d’une part l’incompétence du député maire de Saint-Leu pour déroger au régime de protection de la Réserve, et d’autre part le caractère inapproprié et disproportionné de la mesure. Il n’est en effet pas établi qu’une population sédentaire de requins bouledogues soit présente sur le territoire de St-Leu ni que des prélèvements réduiraient les risques d’agression. Monsieur T. Robert était parfaitement conscient de l’illégalité de cette décision puisqu’il n’en est pas à son coup d’essai. Ce faisant, il n’a donc pas hésité à inciter les pêcheurs à enfreindre les lois de la République et à s’exposer à des poursuites.

Le député maire de Saint-Leu, s’il a pris l’habitude d’engager des arrêtés municipaux qu’il sait parfai- tement illégaux ne semble en revanche pas prendre en considération les mesures qui relèvent elles, pleinement de sa compétence. A savoir, améliorer le traitement des eaux usées de sa commune qui sont l’un des stimuli connus pour attirer les requins bouledogue près des spots de surf. Monsieur T. Robert se rend ainsi en grande partie responsable de la situation aux abords de sa commune et dans le même temps, tente malhonnêtement de récupérer à son compte les retombées de cette crise qui risque bien de faire encore des victimes, côté requins et côté surfeurs.

Au conditionnement par l’irrationnel, il y a lieu de répondre par la mise en oeuvre de la responsabilité de chacun, à commencer par celle de tous ceux, qui, sous couvert de la représentation démocra- tique, abusent de leurs pouvoirs et les détournent.

Nos associations quant à elles, n’auront de cesse d’appeler à la raison, de démontrer qu’il y a place pour tous les usagers de la mer aux côtés des requins et de faire valoir le droit pour protéger la Ré- serve Marine Nationale mais aussi de relayer dans l’opinion nationale et internationale, la façon dont la France gère cette “crise requins”. Il en est de la préservation des valeurs les plus fondamentales que sont la biodiversité et partant, l’humanité.

LONGITUDE 181 – SEA SHEPHERD France – ASPAS

* En partenariat avec la Fondation Brigitte Bardot


Communiqué de Presse 17 mai 2013

Les associations Longitude 181, ASPAS et Sea Shepherd déposent un recours commun contre l’arrêté du Maire de Saint Leu, Thierry Robert.

L’escalade et la surenchère sont à l’oeuvre dans les prises de paroles et de positions des différents responsables politiques réunionnais, au sujet de la gestion de la crise requin à la Réunion.

A partir de concepts basés sur des conjectures, nous voyons naître une communication dont les éléments de langages sont : « la nécessaire pêche raisonnée des requins trop nombreux et plus agressifs que par le passé pour un retour à l’équilibre ».

Le député maire de St Leu va jusqu’à qualifier cette espèce d’ « hautement nuisible » pour l’Homme. Ce faisant, il décide de façon unilatérale d’organiser une campagne de pêche aux requins bouledogues sur le territoire maritime de sa commune. Or, ce territoire appartient entièrement à celui de la Réserve Marine de la Réunion (hormis le port de St Leu).

Cet arrêté est emprunt d’illégalité sur de nombreux points. Aussi nos associations déposeront, dès mardi matin, auprès du tribunal administratif de la Réunion un recours en référé suspension. Nous avons, entre autres, la ferme intention de demander une réparation pécuniaire conséquente pour chaque requin pêché illégalement dans l’espace protégé de la Réserve Marine de la Réunion.

Il semble évident que l’argent public que Monsieur Thierry Robert s’apprête à dilapider de manière illégale serait bien mieux employé à améliorer le traitement des eaux usées et pluviales sur sa commune. En effet, l’état de délabrement des réseaux d’assainissement et les pollutions qu’ils provoquent régulièrement dans le littoral saint leusien, sont sans aucun doute bien plus responsables des accidents entre humains et requins sur cette commune que les requins eux-mêmes, ou encore que la Réserve Naturelle Marine.

LONGITUDE 181 – SEA SHEPHERD France – ASPAS


 

Pour en savoir plus :

 

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