Cétacés : le département des Alpes Maritimes s’engage pour leur protection !
Mieux protéger les cétacés du sanctuaire Pélagos, tel est l’engagement que le département des Alpes Maritimes a pris ce 10 avril. Son président, Charles Ange Ginésy, répond ainsi concrètement aux demandes de Longitude 181, basées sur les résultats des missions WhaleWay en Méditerranée : réduire la vitesse des bateaux à 10 noeuds dans la bande des 12 milles (22 km) le long des côtes, informer les plaisanciers qu’ils naviguent dans le sanctuaire Pelagos dédié aux cétacés et qu’ils doivent agir en conséquence, interdire à titre préventif la pêche industrielle des proies des cétacés (krill, calmars et poissons profonds).
Ces 3 points, déjà exprimés par François Sarano dans son discours d’ouverture, alors que la France prenait la présidence de l’Accord Pelagos en janvier 2024, seront portés à la conférence UNOC3 en juin prochain.
Le 10 avril, le président des Alpes Maritimes Charles Ange Ginésy, annonçait son engagement pour la protection des cétacés lors d’une conférence de presse donnée sur le port de Villefranche-sur-Mer, en compagnie de F Sarano. En dévoilant le grand panneau affiché à l’entrée du port, il exprimait la mobilisation du département, au travers de son « Plan Méditerranée 06 », pour une navigation responsable, en accord avec des mesures respctueuses de cohabitation, et pour faire du sanctuaire le vrai refuge pour les cétacés qu’il devrait être.
Le panneau installé dans le port de Villefranche appelle à une navigation responsable. Le président des Alpes Maritimes C.A. Ginésy pointe la limitation de la vitesse à 10 noeuds
Limiter la vitesse des bateaux pour réduire les collisions
Les collisions sont le risque majeur pour les grands cétacés, dans une Méditerranée sillonnée par les routes maritimes des cargos, porte-conteneurs et ferries. Loin d’être l’apanage des navires commerciaux, ces collisions surviennent aussi avec les très nombreux navires de plaisance qui croisent le long du littoral PACA : 15 % des cachalots que nous observons lors des missions WhaleWay portent les cicatrices de ces chocs !
Comment les éviter ? en réduisant la vitesse des bateaux. Les études scientifiques montrent que, au-delà de 10 nœuds (18 km/h), le risque de collision avec les grands cétacés s’accroit considérablement. Or, les cargos traversent le sanctuaire à près de 20 nœuds, tandis que les yachts de plaisance atteignent 30 et jusqu’à 50 noeuds !
Longitude 181 demande donc la limitation à 10 nœuds de la vitesse des bateaux de plus de 10 m dans la bande côtière qui s’étend à 12 milles des côtes, c’est-à-dire là où résident la plupart des cétacés, notamment les cachalots.
Qui dit réduction de la vitesse, dit réduction du bruit sous-marin qui est une perturbation majeure pour les cétacés, cachalots et globicéphales en tête, qui utilisent les sons pour rechercher leurs proies par écho-localisation, et communiquent sans cesse entre eux. Or, ils sont soumis en permanence à toutes sortes de bruits anthropiques (moteurs, mais aussi sonars, tirs militaires, explosion pour la recherche pétrolière, etc…) qui se propagent bien plus vite et bien plus loin que dans l’air.
Faire connaître le sanctuaire Pelagos !
Qui sait que, au delà des jetées de tous les ports, de Toulon à Monaco, se trouve un vaste sanctuaire dédié aux cétacés ? Un sanctuaire de 86 000 km2 (la taille de l’Autriche) qui englobe toute la Corse jusqu’en Sardaigne.
Créé en 1999 par une convention internationale entre la France, l’Italie et Monaco, l’Accord Pélagos, a pour vocation de préserver les 8 espèces de cétacés qui y vivent contre toutes les perturbations et mortalités d’origine anthropique. Cachalot, rorqual commun, globicéphale, dauphin de risso, dauphin bleu et blanc, dauphin tursiops, zyphius et phoque moine.
Il faut informer les plaisanciers sur l’existence du Sanctuaire Pelagos et sur les cétacés qui y vivent
Interdire préventivement la pêche industrielle des proies des cétacés
Protéger les cétacés, c’est aussi s’assurer qu’ils trouveront toujours, dans le sanctuaire Pelagos, la nourriture à profusion qu’ils trouvent aujourd’hui dans cette zone qui est l’une des plus riches de Méditerranée. Il faut pour cela, mettre en place une interdiction préventive de la pêche industrielle du krill, des calmars et des poissons profonds qui sont les proies des cétacés.
Sortie en mer dans le Sanctuaire Pelagos pour officialiser l’engagement du Président des Alpes Maritimes C.A.Ginésy (au centre), en compagnie du Directeur de la DDTM Eric Lefèbvre, la championne d’apnée Alice Modolo et Nathalie Siefert (Direction de l’Environnement et de la Gestion des Risques du Département)
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