Bonne nouvelle pour le requin bleu : la Convention pour la Conservation des espèces Sauvages Migratrices (CMS) vient de classer le requin bleu dans son Annexe II ! Cela signifie que les 126 pays signataires doivent prendre les mesures nécessaires à sa protection, quelle que soit la région qu’il fréquente. C’est une excellente chose car cette espèce, hautement migratrice, franchit allègrement les frontières : seule une protection à l’échelle globale peut être efficace. Et notamment, à l’échelle de la Méditerranée.
Il était temps car le peau bleue vient d’être classé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en 2016 « en danger critique d’extinction » en Méditerranée, soit au niveau de menace le plus élevé.
La population a chuté de 90 %
Parce que ce requin est l’un des plus prolifiques (30 petits en moyenne par portée), son déclin a été plus tardif que celui des autres espèces. Mais, il est bien réel : sur les 30 dernières années, la population de peau bleue a chuté de 80% à 90 %…
10 % des individus seulement sont en âge de se reproduire.
Pire, 90 % des requins pêchés sont des juvéniles, que ce soit en pêche professionnelle ou en pêche sportive. N’oublions pas, en effet, que les femelles ne se reproduisent pas avant la taille de 2,5 m ! Tout requin pêché de taille inférieure à 2,5 m est donc un juvénile… Si la pêche ne capture plus que des juvéniles, c’est parce que les adultes ont déjà disparu. Mais en capturant ces jeunes, elle ne leur laisse pas le temps de grandir pour assurer, à leur tour, le renouvellement de la population. Et le cercle vicieux du déclin s’accentue de façon vertigineuse…
Un grand pas en avant pour le peau bleue !
La décision de la CMS est donc un rayon de soleil dans le ciel sombre de l’avenir du requin bleu. C’est un premier grand pas en avant. D’autant plus qu’elle s’applique à tous les océans de la planète, car le requin bleu est partout menacé, même si c’est à un niveau moindre qu’en Méditerranée.
Une mesure qui doit être appliquée de toute urgence
Aux états riverains de la Méditerranée de prendre, au plus vite, les mesures en conséquence ! Il faut réduire drastiquement les captures, qui sont essentiellement le fait de la pêche au thon et à l’espadon. Les engins concernés sont les longlines (immenses lignes de surface munies d’hameçons) mais aussi les filets dérivants qui, bien que interdits, sont encore utilisés dans certaines régions.
En bleu les états méditerranéens membres de la Convention pour la Conservation des espèces Sauvages Migratrices.
Pêche interdite pour l’ange de mer et la guitare commune
Autre bonne nouvelle : la CMS demande la protection totale pour 2 autres espèces de Méditerranée qu’elle vient de classer en Annexe I. Désormais, les Etats Méditerranéens doivent interdire leur pêche. Il s’agit de l’ange de mer, lui aussi « en danger critique d’extinction » et dont les populations sont quasiment décimées en Méditerranée, ainsi que de la guitare commune, classée « en danger d’extinction », que l’on peut encore observer sur les rives Sud et Est de la Méditerranée.
Plus d’infos sur l’ange de mer et la guitare commune dans les prochaines news de Longitude 181…