Suite à notre dernier article en date sur le sujet de “la crise requins” sur l’Ile de La Réunion ( http://www.longitude181.fr/2017/05/11/ile-de-reunion-y-a-remplacement-deplacement-requins-proliferation/), une de nos abonnées nous a demandé si en dehors de nous exprimer contre les actions actuellement en place de type “Cap Requins”, nous avions des propositions concrètes sur ce dossier. Interpellés de façon positive, ce qui est rare dans ce dossier, nous rappelons donc la position officielle de Longitude 181 :
Nous soutenons, dés le début de cette « crise requins », le parti pris du savoir et de la connaissance. Nous soutenons aussi le bénéfice absolu des Aires Marines Protégées qui, lorsqu’elles sont respectées et correctement gérées (lutte contre le braconnage notamment), produisent des effets très bénéfiques à la fois sur les écosystèmes mais aussi sur l’économie, y compris celle de la pêche artisanale.
Sur l’Ile , tout véritable programme scientifique pour comprendre et connaître, de façon indépendante, le comportement des requins n’existe pas. Le programme CHARC , qui avait besoin d’être amélioré et poursuivi, a été stoppé. La pose systématique de balises avec des stations d’écoutes fonctionnelles peuvent remplir deux objectifs de recherche scientifique et de prévenance de la population. Au lieu de cela, les scientifiques sont attaqués de toute part et traités d’assassins.
L’occupation de la colonne d’eau avec les vigies requins de la Ligue de Surf ( VRR_protocole-surveillance), les solutions proposées par le Comité Régional FFESSM ( 20140722 Eclaireur Regard sous l’eau V2_5_communique), mais aussi l’optimisation des dispositifs de secours d’urgence après accident, les dispositifs individuels d’éloignement des requins, constituent un faisceau de « solutions » qui n’abaisseront pas le risque à zéro mais qui constituent des pistes non létales intéressantes.
L’Océan est dangereux, la Ligue de Surf le rappelait elle-même dans la presse en 2006 avant même la création de la Réserve Marine (quotidien20060828), certaines règles sont incontournables et, nous plongeurs, ne plongeons pas avec les requins dans n’importe quelles conditions (voir la Charte de plongée responsable avec les requins de Steven Surina et Bernard Seret : charte_ecotourisme_requins_bd ). Pourquoi d’autres activités se mettraient à l’eau en méconnaissant les risques dans une zone habitée naturellement par des grands prédateurs ?
Les solutions résident aussi dans la recherche des causes alors que jusque là seuls les effets ont attiré les financements publics. Là encore la connaissance scientifique et l’expertise indépendante est indispensable. Les requins viennent à la côte pour certaines raisons, ils ne font rien d’inutile, ce sont donc ces raisons qu’il faut déterminer et combattre et surtout ne pas les aggraver en renforçant l’appâtage par exemple.
Un élément important de la solution, sans lequel rien de plus ne pourra être fait, sera le soutien clair et net de la population locale à la Réserve Marine et aux scientifiques spécialistes de l’écosystème marin local. Tant que celui-ci ne s’exprime pas haut et fort, ces deux éléments primordiaux de la résolution de cette « crise » seront inopérants.