L’objectif du programme d’étude des cachalots, lancé par Longitude 181 et ses partenaires (Marine Megafauna Conservation Organisation de Hugues Vitry et Label Bleu de René Heuzey), est de décrire la population des cachalots qui fréquentent les eaux de l’île Maurice et de mesurer sa dynamique dans le temps.
Pour estimer le nombre de cachalots, la meilleure méthode consiste à les identifier un à un. Les estimations faites depuis le pont d’un bateau (ou d’un avion) sont imprécises, car les cachalots passent l’essentiel de leur vie cachés, sous le miroir de la surface ; le problème est encore plus compliqué avec les jeunes cachalots qui ne sondent pas et ne montrent pas leur nageoire caudale qui permettrait de les reconnaître. Ils sont d’ailleurs en partie ignorés par les scientifiques qui observent depuis l’extérieur.
Basé sur des observations sous-marines
En revanche, l’observation directe, sous l’eau, permet l’identification précise de chaque cachalot. C’est ce qui fait l’originalité de notre programme de recherche.
L’analyse des films sous-marins, accumulés depuis 6 années, a permis de noter les caractères distinctifs de chaque cachalot : sexe, tache blanche sur le corps, cicatrices, ainsi que les indentations sur les nageoires pectorales et caudale qui sont dues aux morsures de requin squalelet, de globicéphales ou d’orques. A partir de ces éléments, nous avons dressé les cartes d’identité très complètes de chaque individu, et même des nouveaux nés !
Ces cartes d’identité, établies depuis le plus jeune âge, permettent d’accompagner chaque cachalot au cours de sa vie ; de noter la croissance, les changements de comportement et de relations avec l’âge, et surtout la personnalité de chacun.
52 cartes d’identité
Après 6 mois de travail, nous avons réalisé les cartes d’identité de 52 individus : 42 adultes (6 mâles et 36 femelles) et 10 immatures (5 mâles et 5 femelles). Nous suivons certains d’entre eux depuis leur naissance, ce qui est une formidable première !
Ce fichier d’identités est enrichi au fil des observations et des vidéos analysées. De nouvelles cartes sont déjà en préparation, elles compléteront ce premier inventaire qui devrait permettre d’avoir, bientôt, une bonne idée des populations de cachalots qui fréquentent les eaux mauriciennes.