Vers la reconnaissance des droits de l’Océan
Le 6 mars 2025, Marine CALMET (Wild Legal) et François SARANO (Longitude 181) lancent l’Appel « Vers la reconnaissance des droits de l’Océan » lors d’une conférence de presse soutenue par 2 élus de Marseille, et suivie d’une conférence publique organisée par l’association Opera Mundi et la Ville de Marseille, à la Casa Delauze.
Cet Appel pour la reconnaissance des droits de l’Océan sera le support d’une grande mobilisation, en France et au niveau international. Chacun est invité à le signer en vue de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan (UNOC) qui se tiendra en juin à Nice, pour faire inscrire les droits de l’Océan dans les déclarations qui seront adoptées. On compte sur vous pour signer et partager le plus largement possible cet Appel !

Quel objectif avec cet Appel ?
En attendant que l’océan soit entièrement protégé, avec des zones où l’exploitation sera autorisée et maîtrisée en tenant compte de l’ensemble des communautés marines et pas seulement de quelques espèces commerciales ou emblématiques comme les dauphins, nous voulons porter un Appel pour que les droits de l’océan soient inscrits dans la déclaration finale de l’UNOC 2025.
Le lancement de cet Appel fait suite à la stratégie et aux solutions évoquées lors des Rencontres pour le Vivant et l’Océan, organisées par LONGITUDE 181, en octobre dernier.
Une formidable opportunité se présente : en juin prochain se tiendra à Nice la Conférence des Nations Unies sur l’Océan. En reconnaissant les droits des espèces marines, l’UNOC-3 pourrait marquer un tournant historique pour la protection de la vie marine et notre avenir commun. Bien des avancées juridiques nous montrent le chemin, comme à Marseille pour la posidonie, ou comme les droits des Galapagos et des mangroves reconnus par la Constitution équatorienne, ou ceux des tortues marines au Panama.
En 1608, Hugo Grotius, père du droit maritime moderne, proclamait dans Mare liberum que la mer, infinie et inaltérable, devait rester un bien commun accessible à tous. Pourtant, cinq siècles plus tard, cette vision idéalisée est contredite par des océans fragilisés, où les écosystèmes sont menacés et les espèces marines en déclin du fait des activités humaines prédatrices. L’incapacité du droit actuel à protéger l’océan nous invite à explorer ensemble comment aller collectivement vers la reconnaissance des droits de l’océan.
Autrement dit, comment penser notre destin commun avec l’étoile de mer et le cachalot pour une révolution démocratique au service de tous les vivants ?
Marine Calmet et François SARANO proposent une réflexion sur la refonte de notre rapport juridique à l’Océan qui intègre les connaissances scientifiques actuelles et la reconnaissance fondamentale de l’interdépendance entre les humains et toutes les formes de vie marines.

De gauche à droite : les adjoints au Maire de la Ville de Marseille Hervé Menchon (Mer, littoral biodiversité marine) et Sébastien Barles (transition écologique), Marine Calmet (juriste, Wild Legal), François Sarano (océanographe, Longitude 181) et Isabelle Poitou, (biologiste marin, MerTerre).
Le programme du 6 mars
« L’Appel pour les droits de l’Océan » sera présenté lors de la conférence de presse organisée à 15h, à la Casa Delauze à Marseille, en présence des premiers signataires : Marine Calmet (juriste, Wild Legal), François Sarano (océanographe, Longitude 181), Isabelle Poitou, (biologiste marin, MerTerre), les adjoints au Maire de la Ville de Marseille, Sébastien Barles (transition écologique) et Hervé Menchon (Mer, littoral biodiversité marine), ainsi que d’autres personnalités du monde la Mer. L’Appel est l’objet d’une tribune publiée le 7 mars dans Var-Matin.
La conférence aura lieu à 19h, à la Casa Delauze à Marseille,
La suite… avec vous !
L’appel ne s’arrête pas à la liste des nombreuses personnalités qui l’ont déjà signée (à consulter ci-dessous) . Repris dans les médias, cet appel est relayé par une pétition internationale en 3 langues sur change.org
Nous comptons sur vous pour la signer et la partager le plus largement possible !
Les premiers signataires :
APPEL POUR LES DROITS DE L’OCÉAN
Nous, signataires de cet appel — personnalités politiques, experts scientifiques, associations et citoyen-nes engagés —, proclamons, à l’approche de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice en juin 2025, la nécessité de reconnaître et de défendre les droits fondamentaux de l’Océan.
Les êtres humains font partie de la communauté vivante de la Planète. Aussi, l’avenir de l’humanité et la préservation des droits humains sont indissociablement liés à l’existence des espèces marines qui ne peuvent prospérer que dans un océan sain.
L’Océan possède une valeur propre, indépendante de son utilité économique. Source de vie et pilier culturel pour de nombreuses communautés côtières et autochtones, il doit être traité avec égards.
La communauté vivante de l’Océan et chaque être marin ont des droits fondamentaux, incluant le droit d’exister, de prospérer, de se reproduire et d’évoluer dans un milieu sain. Ces droits ne s’opposent pas aux droits humains, ils les complètent.
Au niveau international, des avancées nous montrent le chemin. Les avancées constitutionnelles en Équateur pour la protection des droits des Galapagos et des mangroves, la loi pour les droits de la lagune Mar Menor chez nos voisins espagnols, la protection des droits des tortues marines au Panama et bien d’autres victoires pionnières du mouvement dans le monde.
Celles-ci dessinent un nouvel horizon, celui d’une ère de cohabitation harmonieuse entre les humains et l’Océan. Car la reconnaissance de l’existence et de la valeur intrinsèque de tous les membres de la communauté des vivants, ainsi que de leurs droits inaliénables, constitue le fondement de la justice, de la stabilité et de la paix dans le monde.
C’est pourquoi nous lançons un Appel pour l’inscription des droits de l’Océan dans la Déclaration de Nice « Notre Océan, notre futur : accélérer l’action ».
La Conférence des Nations Unies sur l’Océan pourrait ainsi marquer un tournant historique pour la protection de la vie marine et notre avenir commun, en envoyant un message fort pour faire progresser les droits de l’Océan partout dans le monde, renforcer le pouvoir d’agir des communautés côtières et stopper les projets et activités à l’origine des atteintes les plus graves à la santé des êtres marins.
Face aux enjeux qui nous attendent, nous devons être les gardiennes et gardiens de l’Océan, de son intégrité, les protecteurs de sa biodiversité, les artisans de sa prospérité.
Nous appelons chaque personne, organisation et institution publique à soutenir cette proposition, à la partager et à nous rejoindre pour inscrire les droits de l’Océan dans la Déclaration. L’avenir de l’Océan est notre avenir à toutes et à tous.
Marine Calmet, juriste, présidente de l’association Wild Legal
François Sarano, océanographe, président fondateur de Longitude 181
Véronique Sarano, océanographe, co-fondatrice de Longitude 181
Ville de Marseille en la personne de Sébastien Barles (Adjoint au Maire de Marseille en charge de la transition écologique) et Hervé Menchon (Adjoint au Maire de Marseille en charge de la biodiversité marine)
Didier Réault, vice-Président de la Métropole Aix-Marseille Provence, délégué à la Mer, au Littoral, Président du Parc National des calanques
Eric Giraud & Cécile Arnold, co-directeur/trice Opera Mundi
Rémi Parmentier, directeur du Varda Group, Coordinateur de Let be Nice to the Ocean
Sébastien Mabile, avocat, spécialiste sur droit de l’environnement, président de la commission du droit et des politiques environnementales de l’IUCN France.
Isabelle Poitou, biologiste marin, directrice association MerTerre
Sebastian Copeland, photographe, explorateur polaire, auteur, défenseur de l’environnement
Olivier Dubuquoy, réalisateur, activiste et fondateur de ZEA, pionnier des droits de l’Océan
Gilles Boeuf, biologiste, ancien président du MNHN
Guillaume Thieriot, chef de projet Année de la Mer 2025
Marie-Dominique Poinso Pourtal, Bâtonnière, Barreau de Marseille
Laurent Ballesta, photographe, plongeur, biologiste
Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard
Laurent Debas, directeur général et co-Fondateur de l’association Planète Mer
Guillaume Néry, apnéiste, double champion du monde
Morgan Bourch’is, apnéiste, triple champion du monde
Rémy Dubern, apnéiste, champion du monde
Pierre Frolla, apnéite, champion du monde
Philippe Lenfant, professeur en Océanographie Biologique – Université de Perpignan
Gilles Saragoni, ingénieur Plongeur CNRS au centre de formation et de recherche sur les environnements marins
Daniel Delestre, président de la fédération SEPANSO Aquitaine
Katherine Poujol, présidente de l’association Gardez les Caps
Philippe Garcia, président de DMA, Défense des Milieux Aquatiques
Mirko Ronsmans, Groupement des Centres de Plongée Professionnels des Iles d’Or
Eric Feunteun, professeur du MNHN en Ecologie Marine, Directeur d’études cumulant de l’EPHE
Victor David, chercheur IRD en Droit de l’environnement et Droits de la Nature
Sarah Chouraqui, directrice Wings of the Ocean
Stéphan Beaucher. délégué France MedReAct
Stephan Jacquet, directeur de recherche Inra
Patrick Louisy, biologiste marin, fondateur de l’association Peau-Bleue
Antoine Rouillé, écologue, membre du Conseil National pour la Protection de la Nature, membre du Conseil scientifique du patrimoine naturel de Mayotte
Sylvine Aupetit, juriste environnementaliste, présidente de l’association Collec’tif, Nouvelle-Calédonie
Maxime de Lisle, Co-fondateur & Président de Seastemik
Esther Dufaure, Co-fondatrice et directrice de Seastemik
Olivier Adam, chercheur en bioacoustique, Institut Jean le Rond d’Alembert de Sorbonne
Nathalie Beauzemont présidente des Gardiens du Large
Bruno David, paléontologue et biologiste marin
Soutenir Longitude 181
et La Voix de l’Océan
Longitude 181 est une association financièrement indépendante. Grâce à votre soutien nous continuerons à Alerter sur les menaces qui pèsent sur l’Océan et Agir pour faire entendre La Voix de l’Océan
Même pour 1 €, vous pouvez soutenir LONGITUDE 181 et cela ne prend qu’une minute. Merci.