[Série de l’été] Ici commence l’Océan – épisode 9 – Réclamez des droits pour l’océan
Ici commence l’océan est une série éponyme de la campagne Ici commence l’océan, lancée par l’association Longitude 181 à destination de tout public afin d’agir pour un océan riche d’une vie retrouvée. Une campagne qui a pour cœur les dix actions pour réagir, objet du livre “Sauvons l’Océan” édité aux éditions Rustica et écrit par Véronique et François Sarano et préfacé par Isabelle Autissier. Ici commence l’océan, c’est une proposition de réponse aux menaces qui pèsent sur l’océan.
Je vous propose d’examiner comment réclamer des droits pour l’océan. Un sujet qui me tient à cœur, car vous trouverez sur « Fréquence Terre » une de mes séries de podcasts consacrées, en une quinzaine d’épisodes, aux droits de l’océan, qui n’en a que peu et que l’on confond souvent avec un droit de la mer entre États. Un droit qui s’appropriait les surfaces et les profondeurs marines dans un imbroglio de lois, règlements, traités et accords donnant les zones côtières sous juridiction des États qui les bordent et remettant le reste, c’est-à-dire environ 60% des océans, dans une zone hors contrôle où chacun fait à peu près ce qu’il veut, y compris une exploitation intensive, que ce soit en pêche, en extraction de matériaux, par privatisation et prélèvement sans retenue et au détriment de tous. Les océans n’étant que peu encadrés par des droits ou très orientés pour les intérêts des États ou de leurs industries, sans considération pour les services fondamentaux que nous rend l’océan et pour ce qu’il est en tant que tel. Stabilisateur de notre climat, source du cycle de l’eau qui nous est indispensable, lieu de la diversité la plus importante sur Terre et bien d’autres. Force est de constater que les absences de juridiction et de contrôle laissent la porte ouverte à tous les abus.
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Ce qui est légal aujourd’hui est-il légitime ?
Et il faut ici se poser la question. Ce qui est légal aujourd’hui est-il légitime au regard de la préservation de cet environnement essentiel et auquel aussi ont droit les générations futures ? Car par exemple, il est légal de vendre du requin bleu alors qu’il est menacé d’extinction par ailleurs ou de rejeter des bouts toxiques en mer ou de déverser des pollutions en haute mer. Mais est-ce légitime alors que la situation de perte de biodiversité, que les impacts de nos pollutions en tout genre, y compris à Terre, excèdent les limites physiques que l’océan peut supporter ? À nous de revendiquer et de réclamer un droit du vivant, un droit d’existence pour l’océan, aujourd’hui pollué, surexploité, détruit par les appétits financiers.
Faisons pencher la balance pour l’océan, un bien commun
L’océan est un bien commun de l’ensemble du vivant et non uniquement des humains. Et nous, humains, conscients de la responsabilité de la préservation, de son intégrité, nous avons le devoir de protéger, sauvegarder, restaurer les milieux marins, notamment par la création de vastes réserves marines. Des surfaces marines qui, actuellement, sont ridicules. 2,6% au niveau mondial, selon l’ONG MPAtlas, qui recense la totalité des zones protégées dans le monde. Alors donnez votre avis lors des consultations publiques, que ce soit près de chez vous ou ailleurs. Vous pouvez faire pencher la balance. Chaque décision, chaque geste respectueux pour l’océan lui apportera une goutte d’eau et, pour vous, le plaisir d’être responsable.
Alors n’hésitez pas à être contagieux ! On pourra retrouver des sources d’inspiration dans le livre “Sauvons l’océan” de Véronique et François Sarrano aux éditions Rustica et pour la motivation nécessaire pour, pas à pas, préserver l’océan. On s’en remettra à la lecture du livre d’entretien de Coralie Schaub avec François Sarrano intitulé “Réconcilier les hommes avec la vie sauvage” aux éditions Actes Sud. Les deux livres étant en vente sur la boutique de l’association Longitude 181 que l’on trouve à l’adresse www.longitude181.org. De très beaux cadeaux à faire, d’excellentes lectures qui convaincront chacun de la nécessité de se réconcilier avec l’océan.
Car c’est ici, dans la promotion du bien commun de l’ensemble du vivant, que commence l’océan.
D. KRUPKA