La Dominique annonce la première VRAIE réserve dédiée aux cachalots
Belle nouvelle pour les cachalots : la Dominique, petit état des Antilles, vient d’annoncer la création de la première réserve dédiée aux cachalots ! Dans cette réserve, qui s’inscrit en continuité géographique avec le Sanctuaire français AGOA, pêche industrielle et circulation des grands navires seront interdites. Enfin de vraies mesures de protection ! Car engins de pêches et collisions sont les principales menaces pour ces grands cétacés. Longitude 181 salue cette initiative et milite pour que de telles mesures de protection soient prises en Méditerranée.
Une région riche en cétacés
La Dominique est un petit État-île situé entre les Antilles françaises de la Guadeloupe et de la Martinique. C’est dans cette région que la France avait créé en 2010 le sanctuaire Agoa dédié à la protection des mammifères marins et de leurs habitats. Agoa couvre une vaste superficie de 143 256 km², soit la totalité des Zones Économiques Exclusives de la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. C’est le périmètre jaune sur la carte ci-dessous.
26 espèces de cétacés, soit 1/3 des espèces mondiales, y ont été recensées ! Et pourtant, aucune règle de protection des cétacés n’y contraint la grande navigation ou la pêche industrielle…
Une indispensable continuité entre aires protégées
La réserve annoncée par la Dominique complétera géographiquement le sanctuaire Agoa qui contournait les eaux de cette île. Elle devrait s’étaler sur 800 km2, le long de la côte occidentale (soit l’équivalent de la surface de la Dominique), et couvrir la zone qu’affectionnent les cachalots.
Malgré sa faible taille au regard des 143 256 km2 de Agoa, son importance sera considérable car environ 200 cachalots ont élu domicile sur cette côte ouest de la Dominique, à l’image de la population étudiée par Longitude 181 à l’ouest de l’île Maurice. De plus, une partie de cette population effectue des migrations entre la Dominique et la Guadeloupe : 50% des individus observés en Guadeloupe ont été revus en Dominique. A tel point que l’on considère que les cachalots de Dominique et de Guadeloupe appartiennent à une seule et même population.
Une protection face aux activités humaines
Les dernières études montrent une baisse de 4,5 % par an du nombre de cachalots de la Dominique et de 6,2% pour ceux de la Guadeloupe ! Les collisions avec les navires sont l’une des principales causes...
Or, il existe un fort trafic maritime (ferries, cargos, bateaux de croisière) le long de cette côte ouest de la Dominique, comme le montre une étude récente. Précisément, dans la zone de résidence des cachalots, la côte « sous le vent », à l’abri des vents alizés et de la houle de l’Atlantique qu’ils génèrent.
Les cachalots devraient ainsi être mieux protégés pendant leurs déplacements entre la Dominique et la Guadeloupe
Appliquer de vraies mesures !
Détournement des routes de navigation des navires de commerce et interdiction de la pêche industrielle sont d’excellentes mesures qui devraient être appliquées à toutes les zones protégées. C’est en tout cas l’un des axes de réflexion de Longitude 181.
Trafic maritime (car-ferries, bateaux de croisière, cargos…) dans les Antilles françaises (d’après Madon et al, 2022).
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