A l’écoute des cachalots de Méditerranée
Du 23 septembre au 7 octobre, l’équipe Longitude 181 était à nouveau en mer, à l’écoute des cachalots de Méditerranée, grâce au soutien de Maison Francis Kurkdjian. Les cachalots étaient là, le long de notre littoral. Nous les avons suivis, guettant leur souffle le jour, plongée après plongée, et surtout nous les avons enregistrés, jour et nuit, pour retracer leurs plongées de chasse aux calmars.
Grâce à une météo idéale, la mission WhaleWay4 a récolté une montagne de données qui seront traitées au Centre International d’Acoustique Naturelle, à Toulon. Le but : rendre visible l’invisible. Révéler ce que nous ne pourrons jamais voir : la chasse des cachalots dans la nuit des profondeurs, à des centaines de mètres sous la surface.
Le souffle du cachalot Farouche avant sa plongée dans les ténèbres
Des cachalots suivis et enregistrés, jour après jour…
15 jours de mission en mer et pas un jour sans une rencontre ! En tout, une vingtaine de cachalots, photographiés et identifiés, dont nous allons faire la carte d’identité visuelle. Mais surtout, une vingtaine de cachalots que nous avons enregistrés, plongée après plongée. Certains pendant toute une journée, d’autres jour et nuit, et jusqu’à 5 jours pour l’un d’eux baptisé Farouche.
Chaque fois qu’il disparait sous la surface, le cachalot émet des claquements secs, les fameux clics, pour rechercher les calmars par écholocalisation. Ce sont ces clics que nous enregistrons pour suivre le trajet du cachalot. Grâce à ces clics, on accompagne par l’oreille, en direct, le cachalot dans la nuit des profondeurs. On guette l’accélération des clics, qui indique que le cachalot cherche à localiser finement la proie repérée, et le bref silence qui indique qu’il mange…
Cabotin, est le nom que nous avons donné à ce cachalot qui a exécuté plusieurs sauts à l’avant de notre bateau
Des mâles pas si solitaires
Ces cachalots étaient pour la plupart des mâles, comme en atteste une caractéristique de leur clic qui est proportionnelle à la taille. Des mâles que l’on dit solitaires… mais qui visiblement ne l’étaient pas tous : Farouche a ainsi retrouvé 2 autres individus, un jour Nada, le lendemain Casnada, le temps de quelques plongées communes. D’autres restaient à moins d’un mille de distance, ce qui, pour des cachalots, revient à être à portée d’oreille. Par 2 fois, nous avons rencontré des groupes d’une demi-douzaine d’individus, regroupés par 2 ou 3, mais tous étaient toujours en déplacement de chasse.
Un bilan très positif
Un bilan très positif donc, avec des Téraoctets d’enregistrements sonores qui vont être analysés par les étudiants du Centre International d’Acoustique Naturelle, à Toulon, sous la direction d’Hervé Glotin.
Bientôt d’autres nouvelles avec, prochainement, les cartes d’identité des cachalots de Méditerranée que nous sommes en train de dresser.
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