Ile de La Réunion : reconduction de l’arrêté anti baignade
Le préfet de La Réunion vient de reconduire pour 2023 l’arrêté de réglementation de la baignade et de certaines activités nautiques dans la bande côtière. Objectif : sécuriser le littoral pour les usagers de l’océan, face à l’inefficacité des mesures de prélèvements des requins qui sont menées depuis 2011.
Un arrêté qui en dit long sur l’intérêt des pêches punitives
12 ans que le massacre des requins se poursuit, avec pour objectif de sécuriser la pratique des activités nautiques sur la bande des 300m. Mais les observations de requins sont toujours aussi nombreuses sur la côte, comme en attestent les observations, par dizaines, officiellement déclarées par le CSR, et ce malgré une pêche intensive tout le long du littoral… Le constat est sans appel : la pêche des requins ne sécurise en rien le littoral réunionnais.
C’est comme essayer d’extraire de l’eau toutes les méduses présentes le long d’une plage pour éviter la piqûre : elles ont beau s’échouer, il en revient encore et toujours ! Pour autant, a-t-on instauré des bataillons anti-méduses pour les exterminer sur nos littoraux ? Bien sûr que non; des mesures de prévention sont tout simplement diffusées, et tiennent compte de la météo, des courants, du niveau de dangerosité de l’espèce présente… le pavillon rouge est dressé lorsque les voyants sont allumés et qu’il y a un risque important. Qui s’y frotte s’y pique !
Pas de justification sécuritaire valable
Rappelons-le, si la seule espèce susceptible d’inquiéter vraiment les usagers des littoraux est le requin bouledogue, des centaines d’autres animaux payent toujours un lourd tribut à ces pêches non sélectives. Quantité d’espèces protégées et vulnérables s’hameçonnent aux palangres de surface, avec en tête de liste, le requin-tigre, pourtant responsable d’une seule attaque répertoriée en 10 ans.
Depuis le début d’année, le CSR a ainsi massacré 12 requins-tigre et 1 requin bouledogue, en à peine plus d’un mois !
Alors même que cette espèce est déjà considérée comme quasi-menacée par l’UICN, sa destruction a débuté en 2013, sans même que l’état de sa population sur place ne soit connu.
Et pour cause, le requin-tigre ayant de grandes capacités de migration, il est susceptible de se déplacer dans toute la zone indo-pacifique, rendant parfaitement inefficaces les prélèvements isolés.
Il n’y a donc aucune justification sécuritaire valable à continuer de massacrer des requins-tigre à la Réunion !
A quand des solutions vraiment efficientes ?
Il est grand temps que le gouvernement se penche sur la mise en place d’une campagne de prévention et de sécurisation efficace avec des procédés de protection non létaux pour les espèces marines. Car si les drumlines ne protègent pas, elles tuent aveuglement, et ont coûté aux contribuables des millions d’euros depuis leur instauration.