Pourquoi adorons-nous détester les requins ?

Nous avons peur de lui. Si l’arachnophobie a du sens, pourquoi redouter quelque chose que nous n’avons jamais vu ? Et pourquoi le squale en particulier et non le lion ou l’hippopotame ? 

Le monstre

La squalophobie, peur du requin, est une peur acquise. Par opposition à une peur innée, elle est la crainte de quelqu’un ou quelque chose que l’on a jamais vu et que nous avons peu de chance de rencontrer.

Cette phobie remonte à l’antiquité où la peur du squale n’est pas clairement identifiée mais où le monstre marin est déjà représenté. A l’époque on ne sait pas nager. Au XIXème siècle, la popularité des bains de mer se développe mais aucune élégante barbotant à Trouville ne redoute une attaque de requin en 1845… Il faudra attendre un siècle et le récit terrifiant des rescapés de l’USS Indianapolis pour cristalliser la squalophobie.

Trente ans plus tard. Ce pan de l’histoire maritime est mis en scène par le jeune Steven Spielberg.

Robert Shaw, alias Quint, raconte l’horreur à un Dr Matt Hooper (Richard Dreyfuss) tout frais démoulé d’Harvard.

Nous sommes en 1975, à bord du bateau de pêche Orca, qui basculera dans l’Atlantique quelques heures après. Avec lui l’image du requin qui deviendra, pour des décennies : “Les dents de la mer”.

A la vie, à la mort…

Pourtant s’ils sont relativement placides en réalité, les mass-médias ne ratent jamais une occasion de relayer une attaque de requin. Ce que l’on ne dit jamais, c’est qu’il peut nous tuer, sans même nous attaquer !!!

Comme nos mers et océans, le requin est pollué. Très. Métaux lourds, micro-plastiques, pesticides, PCB, plomb, cademium, mercure. En ingérer c’est s’empoisonner. Nul besoin de jeter l’opprobre sur les asiatiques et leur fameuse soupe d’aileron. Rappellons-ici que nos restaurants d’entreprise, cantines, scolaires et autres EPHAD proposent de la saumonette au menu, ce qui n’est ni plus ni moins que du requin. Vérifiez également que vos crèmes cosmétiques ne contiennent pas de Squalane, un dérivé de l’huile de foie de requin permettant une meilleure pénétration du derme. Notez, à toute fin utile, qu’aucune étude scientique de renom n’a démontré les propriété aphrodisiaques de la poudre de cartilage, ni de ses propriétés oncologiques. Des tumeurs grosses comme le poing ont même été observées chez le requin. Nombre de carcasses étant issues du braconnage, échappant de fait à tout contrôle vétérinaire, qui voudrait manger du “cancer” ou mieux, se l’étaler sur le visage?

Certainement pas vous, maintenant que vous le savez.

 Sources : Au nom des requins, Fancois Sarano; Bad Requins-Histoire de la Sharksploitation, Alexis Prevost, Claude Gaillard; maison.victorhugo.paris.fr; wikipédia Liste de film de requins tueurs https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_films_de_requins_tueur