L’association Robin des Bois ayant édité chez Arthaud en octobre 2019, un “Atlas du business des espèces menacées”, nous vous en livrons les extraits concernant les espèces marines dans une série d’articles à suivre au fil de nos Newsletters. Aujourd’hui, les tortues marines…
“Vagues de violence
En Amérique, en Asie et en Afrique, on attribue à la consommation des oeufs, de la viande et de la soupe de tortues marines, un effet aphrodisiaque. La France, détentrice du deuxième domaine maritime mondial n’est pas épargnée. L’archipel de Mayotte, la Nouvelle Calédonie, la Polynésie, le Guyane sont singulièrement visés…Les plages de l’Andra Pradesh et de Goa en Inde sont prises d’assaut. Transformées en Fan zone au moment de l’arrivée des tortues olivâtres, elles sont ratissées au lever du jour par des rôtisseurs. Les tortues appartiennent aux premiers qui mettent la main dessus, sont capturées, retournées avant la ponte, pendant la pont, après la ponte, dépecées et vendues le soir en barbecue 1200 roupies (19 dollars) la portion, une gourmandise de riches…Au Mexique, les engins sur chenilles écrasent les nids pendant la construction des hôtels avec vue sur mer, les quads roulent en escadrilles sur le sable sans se soucier des oeufs enfouis…Moins, près de Limon, au Costa Rica, est une place forte, très forte des braconniers de tortues et des trafiquants de drogue. Le 26 mai 2013, Jairo Mora Sandoval, 26 ans, défenseur des tortues, est tombé dans une embuscade…Au Mexique, le 18 août 2017, le corps de Gabriel Ramos Oliveira qui veillait à la sécurité des tortues luths et olivâtres sur les plages de Chacahua au sud d’Acapulco a été découvert au petit matin dans le parc national, criblé de balles. Au Vietnam, prés du port de Nha Trang, dans deux hangars, sous couvert d’un élevage de porcs, al police a découvert 79 tortues marines conservées dans du formol et destinées à la vente en Chine et à Taïwan en tant qu’objets décoratifs et apporteurs de prospérité.”
Quelle protection ?
De nombreux Etats dans le monde les protègent mais leurs moyens sont largement insuffisant pour lutter contre la puissance financière et le déterminisme violents des braconniers.
A qui profite le crime ?
“La saisie en juillet 2017 de 4960 écailles de tortues imbriquées à l’aéroport de Roissy par les douanes démontre que l’Union Européenne est une plaque tournante du trafic faunique. La cargaison à destination du Vietnam et en provenance de Haiti correspond au braconnage de 324 tortues. Sa valeur a été estimée à 300 000 € soit plus de 60€ par écaille.”
Aux Philippines, le prix d’achat aux braconniers pour une tortue marine est compris entre 250 et 500€. Celle-ci, naturalisée en Chine, sera revendue entre 3 et 6000€.
Et Nous ?
Depuis 2002, la Charte Internationale du Plongeur Responsable de L181, traduite en 25 langues, demande le boycott de la soupe de tortue et l’achat de souvenirs arrachés à l’Océan.
Pour prendre connaissance de la Charte Internationale du Plongeur responsable et de ses déclinaisons
Pour en savoir plus :
http://robindesbois.org/echoppe/?product=latlas-du-business-des-especes-menacees
Patrice BUREAU
Président de L181