L’association Robin des Bois ayant édité chez Arthaud en octobre 2019, un “Atlas du business des espèces menacées”, nous vous en livrons les extraits concernant les espèces marines dans une série d’articles à suivre au fil de nos Newsletters. Aujourd’hui, les bélougas, orques et dauphins…
“Sea Morgue
C’est en France que le business a commencé. En 1417, Charles VII a offert à sa femme un marsouin capturé dans la Manche et l’a placé dans un bassin à Paris, dans le Marais. De 1970 à 1984, les dauphins du Moulin Rouge dégrafaient le soutien gorge de l’entraîneuse dans l’espoir quotidien d’y attraper un éperlan. 2500 delphinidés sont en captivité dans une soixantaine de pays.
Dans les années 1990, les bélougas étaient capturés dans la baie d’Hudson par Nanuk Enterprises. En automne, les troupeaux étaient empêchés de regagner le large par une barre de canots à moteur…Pour les admis au service de l’homme, c’était la prison à perpétuité…Dans la décennie 1960-1970, les orques étaient capturées au large de l’Alaska. Les bandes étaient survolées par des avions qui larguaient des bâtons de dynamite. Les orques désorientées se jetaient dans les filets tendus par les équipes de SeaWorld Entertainment. En 1975, l’Islande a pris le relais.”
Quelle protection ?
“Fin 2016, sur les îles Salomon, les cages où des dizaines de dauphins étaient en attente de livraison ont été ouvertes. Le dernier delphinarium anglais a fermé en 1993. Les autres pays européens, le Mexique et le Canada sont sur la même voie. Les Etats-Unis freinent. Toutefois, le genre humain reste implacable avec les delphinidés. Il y a 4 ans, les dents coniques d’une orque échouée sur l’île de Vancouver ont été arrachées par un trafiquant d’ivoire la veille de son autopsie.”
A qui profite le crime ?
“Le marché pèse 1 milliard de dollars aux Etats-Unis. Toucher le crâne d’un placide bélouga au SeaWorld de San Diego coûte 180 dollars. La Chine entre dans l’arène : les plus gros établissements y accueillent 2 millions de visiteurs par an avec un prix plancher de 21 dollars par entrée, gratis pour les enfants de moins de un mètre. Supplément de 100 dollars pour une “interaction” avec un dauphin. Les visiteurs peuvent aussi procéder à des noces sous marines avec des dauphins comme témoins. Quelques milliardaires tiennent le marché…Aujourd’hui,les bélougas sont capturés dans la mer d’Okhotsk, en Russie. Ils se vendent autour de 250 000 dollars…Les russes -comme les islandais avant eux- ont des bélougas et des orques sur étagères. Ils sont prêts à répondre sans délais aux commandes de la Chine ou de la Thailande.“
Et Nous ?
Depuis sa création, l’association est engagée dans la protection des espèces marines et milite pour des “interactions” respectueuses avec les animaux sauvages dans leur milieu naturel. Bien entendu, elle condamne fermement la captivités des Cétacés.
Notre position officielle contre l’incarcération des cétacés
Notre position officielle sur les interactions en milieu naturel
Pour en savoir plus :
http://robindesbois.org/echoppe/?product=latlas-du-business-des-especes-menacees
Patrice BUREAU
Président de L181