L’association Robin des Bois a édité chez Arthaud, en 2019, un “Atlas du business des espèces menacées”. Longitude 181 vous en livre des extraits, concernant les espèces marines, dans une série d’articles à suivre au fil de nos Newsletters. Aujourd’hui, le poisson cardinal de Banggaï…
“De l’océan Pacifique à la poche de plastique
Le poisson Cardinal de Banggaï est propulsé sur le marché international des poissons ornementaux en 1995, à l’occasion de la conférence annuelle des sociétés d’aquariophilie marine d’Amérique du Nord“… A la suite de la conférence, de nombreux articles présentent ce magnifique poisson dans la presse spécialisée…”Le succès commercial est immédiat. L’hécatombe commence.”
La pêche s’intensifie en Indonésie
“Au début des années 2000, entre 700 000 et 1,4 millions de poissons cardinaux de Banggaï sont vendus chaque année… Les pêcheurs constatent vite le déclin des populations. A Bone Baru, là où en 2003 une seule journée suffisait pour pêcher 2000 cardinaux de Banggaï, 4 ans plus tard, il faut une semaine. En 2015, la sous population de Limbo est considérée comme éteinte… Aujourd’hui, les sous-populations résiduelles et fragmentées occupent seulement 20 km².”
A qui profite le crime ?
“Les pêcheurs vendent un poisson cardinal de Banggaï en moyenne 0,09 €, presque rien… Les grossistes indonésiens revendent le poisson autour de 3,50 € à l’importateur européen ou américain, qui le revend le double aux détaillants. En magasin ou en ligne, le particulier ou le dentiste désireux d’agrémenter sa salle d’attente ont la possibilité pour la modique somme de 20 à 40 € de posséder un des derniers spécimens de poissons- cardinaux de Banggaï.”
Et la mortalité ?
“Les groupes d’une vingtaine de poissons sont capturés au filet ou à l’épuisette. Dés cette étape, certains individus sont blessés -nageoires déchirées, écailles arrachées- et jetés. Entre le lieu de pêche et le point d’exportation, jusqu’à 55% des poissons-cardinaux de Banggaï transportés pendant deux à cinq jours dans des poches en plastique meurent….entre 25 et 50% des poissons exportés arriveront le ventre en l’air aux Etats Unis et en Europe. L’adaptation dans l’aquarium “d’eau de mer” recomposée dans un ranch du Texas ou un pavillon de la banlieue de Londres n’est pas garantie non plus. Nouvelle mortalité. Les poissons-cardinaux de Banggaï sont aussi victimes de la destruction de leur habitat par la pêche au cyanure et aux explosifs.”
Et nous, à Longitude 181 ?
Depuis 2002, la Charte Internationale du Plongeur Responsable, déclinée en 25 langues, invite chacun d’entre nous à boycotter tout produit de la mer pêché avec des procédés destructifs. Elle demande de ne rien retirer du milieu marin pour son seul plaisir.
Moins de 1% des poissons d’aquarium proviennent d’élevages, le marché international des poissons marins ornementaux pèse plus de 1,4 milliards d’euros par an selon l’association Robin des bois.
Consultez ici la Charte Internationale du Plongeur Responsable et ses déclinaisons
Pour en savoir plus :
http://robindesbois.org/echoppe/?product=latlas-du-business-des-especes-menacees
Patrice BUREAU
Président de L181
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