Une bataille fait rage : il s’agit de la survie de l’océan ! La politique commune des pêches, au travers de son fonds le FEAMP, va distribuer des subventions néfastes à la pêche dévastatrice de l’Océan ! Le Mardi 12 novembre, un vote crucial et dévastateur a eu lieu. Pour agir, suivez l’association BLOOM, au cœur de ce combat.

Les juristes du programme ” Droits de l’Océan”, initié par LONGITUDE 181, vous alertent régulièrement ou attirent votre attention sur des sujets politiques et juridiques majeurs pour l’Océan. Pour comprendre un peu plus la portée du débat sur les subventions, sujet opaque et complexe, voici un résumé établi avec l’aide d’un de nos juristes.

Écoutez la chronique radio de Longitude 181

Retrouvez ces explications dans la chronique radio LONGITUDE 181 : https://youtu.be/93RHh-ZSImk.

Pour réagir , suivez Bloom et interpelez les députés européens !


Qu’est-ce que la Politique Commune des Pêches  et le FEAMP?

La PCP ou Politique Commune des Pêches, est une politique européenne structurelle, au même titre que la Politique agricole commune, la PAC, mieux connue. Elle va orienter la politique européenne de la pêche et donc préserver, ou pas, les populations de poissons dans les mers de l’Union Européenne.

Au sein de la PCP, il y a le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche, ou FEAMP, qui en est le bras armé. Ce fonds, qui est un budget européen utilisé par les États membres, va orienter fortement la PCP, et les moyens financiers de l’administration de cette politique commune des pêches.

Le rôle clé du Fonds Européen FEAMP dans le futur de l’océan

Le FEAMP est un sujet majeur, un vrai levier, car soit il alloue davantage de fonds au volet environnemental, soit il encourage des subventions néfastes à la pérennité des ressources.

Et ce sont malheureusement des subventions néfastes que l’Union Européenne veut réintroduire, puisque la révision de cette politique ne reprend pas du tout la voie la préservation des espaces marins, et fait un sérieux recul – on fait un retour de 5 ans en arrière avec les amendements proposés-, alors que l’Océan est dans un état critique de dégradation dû à la surpêche: 69% des stocks de l’Union européenne sont surexploités !

3 amendements permettront d’allouer discrètement plus de subventions à la pêche industrielle : plus de 6 milliards d’euros d’argent public !

European Fish Week PhotoTout a commencé avec le Parlement Européen qui a voté 3 amendements plutôt problématiques, et qui font, durant cet automne 2019,  l’objet de négociations tripartites entre la Commission Européenne, le Conseil de l’Union Européenne, et le Parlement Européen.

Le 1er amendement  propose une redéfinition de la petite pêche côtière dans les régions ultrapériphériques. De quelle région et de quel état parle-t-on ? Il s’agit des régions telles que les Açores pour le Portugal, les DOM-TOM pour la France, et les quelques îles que l’Espagne détient. On donne la possibilité à chacun de ces pays de redéfinir ce qu’est la petite pêche, et en conséquence l’Espagne, la France et le Portugal – les 2 premières représentant les premières flottes  de pêche de l’Europe – pourront allouer des subventions à des bateaux beaucoup plus gros que ce qui était fait précédemment. En clair, on défavorise la pêche, dite artisanale (avec des petits bateaux de moins de 12 m), au profit d’armements et d’armateurs plus importants. On peut, par exemple, définir qu’un thonier de 24m fait partie de la petite pêche, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent ! Et, en conséquence, transférer des fonds utilisés pour la pêche artisanale à des bateaux plus importants !

Le 2ème amendement  favorise la rénovation et la modernisation des navires et des engins. Pourtant, toute étude sur le sujet a toujours montré que la modernisation des moyens de pêche mène systématiquement à la surcapacité des moyens de pêche et donc à la surexploitation des ressources. Les arguments sont que les moteurs qui seront rénovés seront moins polluants, mais on oublie de dire qu’ils seront aussi beaucoup plus puissants. Ils serviront une capacité de pêche supérieure à ce qui existe. Ce qui est un comble quand on prétend vouloir combattre la surpêche !

Le 3eme amendement, lui, est un vote de rejet : il concernait la transparence des subventions demandées par les ONG. Pour chaque subvention, il était demandé sa justification, qui la reçoit, son montant, son motif, ses conditions d’attribution. Rien de plus normal quand il s’agit de l’argent public … Pas de pot, non seulement on va donner des subventions en augmentant les capacités de pêche, mais on ne saura pas qui bénéficiera de ces fonds et pour quelle raison. L’argent public, le nôtre, est tout simplement confisqué pour être laissé dans les mains des techniciens des états membres, des politiques pour servir ce qui leur semblera bon, sans aucun moyen de contrôle. L’argent est hors de contrôle, hors de la vue de la société civile. L’Europe serait-elle bananière ?

Des tractations très techniques qui ne sont pas portées au grand public

Et tout cela, c’est pour demain, puisque le fonds concerne l’année 2021. En dehors de quelques ONG, on ne peut que constater que très peu de mobilisation, le sujet n’étant  pas vraiment transparent, interdisant à un acteur non averti de réagir. C’est une affaire de techniciens, d’ONG spécialisées et d’administrateurs spécialisés au sein d’institutions, le tout sur fond d’influence et de lobbys.

Pour la France, l’association BLOOM est le fer de lance sur cette thématique.

Soutenons ceux qui bataillent pour la préservation de nos espaces maritimes et la pérennité de la pêche en Europe.

 

 

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