La conférence de la CITES 2019 vient de classer le requin mako ainsi que les raies guitares à son annexe II. Belle victoire de tous ceux qui ont plaidé leur cause ! Et première étape importante pour leur préservation. Désormais, le commerce international de ces espèces sera donc règlementé. En clair, on ne pourra les vendre en dehors du pays où ils ont été pêchés. Mais, attention, cela n’interdit en aucune sorte leur pêche ! C’est le point faible de cette convention internationale et l’ambiguïté de tels résultats …
Le 28 aout, les 180 pays réunis à Genève dans le cadre de la CITES (Convention Internationale sur le commerce des espèces menacées) ont voté l’inscription de 2 espèces de requin mako, ainsi les raies guitares (Rhinobatidae) à l’Annexe II de la CITES. Cela veut dire que le commerce international de ces 18 espèces est désormais règlementé. Il était temps car ces espèces ont quasiment disparu de Méditerranée et figurent parmi les espèces menacées ailleurs dans le monde ! Longitude 181 salue bien évidement ce premier pas, obtenu de haute lutte contre les lobbies de la pêche.
Mais que signifie l’inscription à l’Annexe II* de la CITES ?
En quoi cette inscription va changer l’avenir du requin mako et des raie guitares ?
Le texte de la convention est très clair :
« L’exportation (ou l’importation) d’une espèce inscrite à l’Annexe II nécessite la délivrance et la présentation préalables d’un permis (…) qui doit satisfaire aux conditions suivantes : un avis scientifique certifiant que l’introduction (ou l’exportation) ne nuit pas à la survie de l’espèce, et la preuve que l’espèce n’a pas été obtenue contre les règlements de protection en vigueur dans l’état où elle a été pêchée. »
Le commerce international est règlementé par la CITES mais la pêche n’est pas interdite
En d’autres mots, la convention limite toute transaction entre États des requins mako et des raies guitares. Elle limite aussi leur « introduction provenant de la mer » pour ceux qui ont été pêchés en haute mer, c’est-à-dire hors de la zone soumise aux règlements des États. Mais il n’est nulle part spécifié dans les textes de la CITES que ces espèces inscrites à l’Annexe II ne seront plus pêchées !! On ne parle ici que de limiter le commerce… de requins pêchés.
Saluons donc ce premier et nécessaire succès ! Mais ne baissons pas la garde, car les requins mako et les raies guitares ne sont toujours pas protégés…
Rejoignez le programme « Pas de requin dans mon assiette » !
*Définition de l’Annexe II : C’est la liste des espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n’était pas soumis à une réglementation stricte ayant pour but d’éviter une exploitation incompatible avec leur survie.