Jeudi 15 octobre, un grand requin blanc de 3,90 m a été attrapé et tué dans le cadre du programme Cap Requin 2. Cette première capture d’un grand blanc à la Réunion confirme les observations de ces dernières années : les requins blancs sont de grand migrateurs, essentiellement observés en Australie et en Afrique du sud, et qui traversent parfois l’océan Indien jusque dans les parages de l’île de la Réunion.

Mais le fait que l’on n’ait pas relâché cet animal, qui est protégé par 4 conventions internationales et qui ne fait pas partie des espèces ciblées par le programme de pêche, est un vrai scandale !
Les pêcheurs l’ont fait au mépris des règles internationales qui exigent de relâcher les requins blancs qui pourraient se prendre à une palangre

En fait, ce grand blanc fait partie des dégâts collatéraux du massacre général des requins organisé par le Comité Régional des Pêches Maritimes de la Réunion, sous le nom de « CapRequin – ValoRequin » et lourdement subventionné par l’Etat français.

Ces programmes sont vivement critiqués par Longitude 181 et toutes les associations du collectif qui œuvrent depuis 2013 pour une cohabitation harmonieuse avec les requins à la Réunion. Ils visent officiellement à « sécuriser » les plages de l’île, en réponse aux attaques mortelles de ces dernières années, et consistent à placer des lignes appâtées (appelées palangres ou drumlines) en bordure des zones de baignade et de surf. Mais ces lignes capturent sans distinction tous les requins qui passent, notamment des tigres qui sont exceptionnellement impliqués dans les attaques. Et cette fois-ci, c’est un grand blanc.

Un programme de pêche absurde qui ne réduira pas les risques

Cette pêche à l’aveuglette est la solution la plus absurde car elle n’a pas de limite. Les « prélèvements » ne s’arrêteront jamais puisque, comme le démontre cette dernière capture, requins blancs, tigres, bouledogues, tous sont des grands migrateurs qui traversent l’océan Indien et qui passent parfois près de la Réunion. On ne pourra donc pas réduire à zéro le risque de rencontre avec les requins, à moins d’éliminer tous les requins de l’océan Indien. Depuis 2 ans, des dizaines de requins sont capturés régulièrement…

Apprendre à respecter le code de la mer et de ses habitants

Au lieu d’apprendre à vivre avec la mer, et d’agir pour limiter les risques d’accidents, on élimine aveuglément les requins. Dans les autres sports de plein air, on respecte les règles imposées par la nature : on évite les couloirs d’avalanche lorsque le risque est fort, on ne sort pas en mer lorsqu’il y a un avis de tempête, on ne se baigne pas lorsqu’il y a des méduses ou que les courants sont trop forts. Pourquoi le surf ne respecte-t-il pas les règles de la mer : ne pas aller à l’eau lorsque la mer est troublée par les déversements des rivières après les fortes pluies, par forte houle, tôt le matin ou tard le soir, c’est-à-dire au moment où les requins chassent ? Bouc émissaire bien pratique, les requins font oublier les vrais problèmes liés à une forte urbanisation mal encadrée sur la côte ouest de la Réunion.

 

Retrouvez-ci l’interview de François Sarano dénonçant cette capture absurde (article en pdf)

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