Cela ne doit pas rester obscur, secret, caché, comme le souhaiteraient les autorités locales et nationales !

Je ne peux résister ce matin à vous livrer tel quel, le ‘petit’ calcul auquel s’est livré le représentant du collectif d’associations environnementales dont nous faisons partie et qui lutte contre la politique désastreuse de la ‘gestion de la crise requins’ sur l’Ile de la Réunion (collectif des associations ASESB, ASPAS, Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181, Requin Intégration, Sauvegarde des requins, Sea Shepherd, Tendua, Vague). Cette analyse fait suite aux dernières prises officielles de requins, majoritairement des requins tigres, non ‘impliqués’ dans les accidents survenus sur l’Ile depuis ces dernières années.

Petit rappel des faits :

En janvier 2014, le CRPM de la Réunion réussit à « vendre » à l’Etat français, pour plusieurs centaines de milliers d’euros, un programme CAP Requins dont l’objectif est double :
–   D’une part, pêcher des requins pour vérifier si, après analyse de leur chair et vérification de sa non-toxicité, il est possible de commercialiser des requins pour la consommation humaine, commercialisation aujourd’hui interdite à cause du « risque ciguatera » ;
–  D’autre part, tester des « drumlines effaroucheurs » (sans rire !) pour protéger les zones de surf…
Malgré le fiasco de ce programme fort couteux (voir pdf ci-dessous), le CRPM n’hésite pas redemander à l’Etat de financer un nouveau programme, à hauteur de 800.000 € cette fois. Ce sera ‘ CAP Requins 2 – Valo Requins ‘, pour Valorisation des Requins…

Quelques éclaircissements sur l’utilisation de ces subventions :

Voilà ce que notre représentant à la Réunion nous livre à propos des dernières captures de requins :

« Les trois derniers requins tigres ont été pris sur une palangre dérivante, c’est-à-dire sur une drumline non attachée.

Pour faire cette drumline, les pêcheurs larguent une bouée avec un câble et un hameçon. Coût : une centaine d’euros si la bouée n’est pas une bouée de récupération, ou un vieux bidon ; sinon c’est  une trentaine d’euros pour le câble et l’hameçon (à tout casser) … Et la même palangre dérivante resservira à chaque fois……

Une fois sa bouée larguée (temps passé environ 10 secondes), le pêcheur va normalement à la pêche pour son propre compte et suit, de temps en temps du coin de l’œil, la bouée dérivante …. Il conserve pour la vente tout ce qu’il attrape. Mais, pour avoir largué sa palangre, il est payé en plus pendant tout ce temps 50 euros de l’heure. Cette somme lui sera versée si il n’attrape pas de requins.

Si par chance un malheureux tigre, facile à attraper (un requin qui reste surtout au large et qui n’a rien à voir avec les attaques) mord sur la palangre, c’est 4 euros du kg que va récupérer le pêcheur, avec un plafond de 900 euros, qui est presque toujours atteint.

Il ne touchera alors pas les 50 euros de l’heure (en théorie ….) mais 900 euros pour un tigre, 1800 euros  si il en a pris deux…. et il vendra aussi les prises qu’il aura faites pendant ce temps.

C’est, comme d’habitude, une forme de clientélisme qui est ainsi pratiquée : on finance les copains du Comité des pêches.

Voilà ce que la France paye pour tuer des requins, au nom d’une prétendue étude qui a perdu son objectif : l’agence de sécurité alimentaire a, en effet, refusé la possibilité de commercialisation des requins avec les données déjà existantes.

Le requin bouledogue, lui, a été pris sur les drumlines fixes de CAP Requins, d’un coût de 860 000 euros, si on considère les extensions en zones récifales et sur d’autres villes» .

 

Aujourd’hui, pour financer cela, la France en appelle aux Fonds Européens.

Aussi, nous vous demandons de signer de toute urgence la pétition mise en ligne par SEA SHEPHERD France sur son site pour montrer à l’Europe qu’une forte opposition à ce désastre écologique et financier existe !

Toutes les infos sur le Programme CAP Requins, dans le pdf ci-dessous :

 

Pêche aux requins et subventions à la Réunion

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